Lors de l'accouchement, Clara souffra. Elle crut ne jamais sortir de ce moment de douleur, d'attente et d'angoisse.
Mais cela finit par s'arrêter. Treize heures et dix-sept minutes après son entrée dans l'hôpital, elle ressortit accompagnée de son second fils, prénommé Aurélien.

Cependant, la fatigue ne l'avait toujours pas gagnée. Toute son énergie lui était revenue à la naissance de son enfant. Elle se sentait fraiche, prête à vivre une vie à quatre. Une existence rythmée par une vie de famille à la limite de la perfection. Car c'était que ce qu'elle voulait pour elle et sa descendance.

Ainsi, le soir-même, elle retrouva son fiancé sur le lit conjugal.
- On est deux fois parents mon amour. Je m'en rends toujours pas compte... Même après neuf mois à porter cet enfant... c'est tellement... bizarre.
- Bizarre oui, mais tellement magnifique... je t'aime ma Clara.
- Je t'aime aussi mon Maxence.

Ainsi, ce soir-là, le couple s'unit. Le monde était à leurs pieds, et seul leur amour comptait ce soir.

Le lendemain matin, on fêta l'anniversaire du petit Maxime qui allait devenir un enfant en âge d'aller à l'école.

- Allez mon grand ! Tu souffles ?
- Oui, oui, oui !

L'adorable petit bout souffla ses bougies, réfugié dans les bras de sa mère. C'était sans doute la dernière fois qu'elle pouvait le porter, et cela lui manquerait certainement.

Son corps fit des étincelles, et grandit pour le laisser passer à la tranche d'âge suivante.

Et voici notre petit Maxime en enfant. Il ressemble de plus en plus à son père.

Pendant que les hommes dégustaient le gâteau d'anniversaire, Clara, mère de famille expérimentée, s'occupa du petit Aurélien, qui réclamait de l'attention.

Puis, elle alla rejoindre sur le canapé son aîné qui faisait une sieste en attendant que sa chambre soit refaite.

Puis, passant au-delà des gouttes, elle ressortit sa guitare et joua. Elle commençait à se passionner pour la musique, jusqu'à jouer sans arrêt.

Pendant ce temps, Maxime s'était réveillée de sa sieste. L'enfant s'était rabattu sur la télévision du salon.

Quant aux ouvriers, ils venaient de finir sa chambre. Elle avait été décorée de façon très colorée, à sa grande satisfaction.

Mais ce qui sortait de l'estomac de la jolie rousse l'était moins. Elle avait été prise de nausées et avait accouru aux toilettes, qui avaient besoin d'un récurrage prochain.

La dernière fois qu'elle s'était sentie ainsi, elle était enceinte. Seulement, elle venait juste d'accoucher, et lors de son dernier rapport sexuel, elle s'était protégée.
Mais ce ne pouvait être autre chose à ses yeux. Elle n'avait mangé que de la nourriture saine. Elle était forcément enceinte, mais elle refusait de l'entendre et encore moins d'aller chez le médecin.

Seulement, son petit dernier, lui, ne se préoccupait pas de tout cela. Il réclamait à manger, et le reste n'était tout simplement pas son affaire.

Sa mère céda bien vite. Elle avait encore l'esprit occupé par sa potentielle grossesse, et elle ne pouvait en parler à personne.

Elle tenta de joindre son fiancé; en vain. Il était apparemment en pleine réunion et n'était pas disponible.

Elle se tourna alors vers son dernier espoir : Loïc. Elle savait qu'elle ne devait pas le faire, qu'elle s'était promise de couper les ponts avec cet homme.
Mais, à cet instant précis, le fait de ne pas parler était inconcevable. Elle composa le numéro d'une main anxieuse, puis elle inspira lorsqu'il décrocha.
- Allo ? Clara ? C'est toi ?
- (pleurant) Loïc je... j'espère que je te dérange pas ?
- T'inquiète... Tu sais bien que tu me dérangeras jamais. Attends... c'est moi ou bien tu pleures ?
- Oui je pleure... Je peux pas me retenir...
- Quoi ? C'est ce salaud de Maxence ? Il t'a quittée ?
- Loïc je t'interdis de traiter mon fiancé de salaud. Et non il ne m'a pas quittée... pas encore...
- Comment ça pas encore ? Parce qu'il compte le faire peut-être ?
- J'en sais rien... je suis enceinte Loïc... alors que je viens juste d'accoucher... c'est trop tôt. Je sais pas si il voudra bien de ce bébé et comme de toute façon je n'avorterai pas... J'ai peur qu'il me quitte...
- Il ne te quittera pas, Clara. Ça me fend le coeur de dire ça parce que c'est mon ennemi juré mais... si jamais il te fait ça je te promets qu'il ne vivra pas. Je suis prêt à tout pour toi ma chérie...
- Merci Loïc... Merci franchement. Je sais que je pourrai compter sur toi si ça se reproduit...
- Il n'y a pas de soucis ma belle. Bonne chance...
Elle raccrocha, une grosse boule au ventre. Maxence venait de sonner.

- Hmm... Bonjour Maxence. Tu as passé une bonne journée ?
- Oui... tu me parais anxieuse ma jolie... Quelque chose ne va pas ?
- (hésitant) Il faut que je te dise que... (long silence) Je suis enceinte Maxence. J'en suis sure.

- (surpris) Hmm... Quoi ? Mais c'était pas prévu si ?
- (au bord des larmes) Non... Pourtant on était protégés... je comprends pas...
- Ecoute Clara... C'est pas de ta faute, ni de la mienne. C'est de la faute de personne. Cependant, ce bébé est là, et il va bien finir par naître. Niveau finance... Ça va plutôt bien en ce moment donc je ne pense pas que ça pose de problèmes. On est deux, donc on pourra s'occuper des deux enfants. S'il le faut je prendrai des jours de congé pour que tu n'aies pas à faire tout le travail. Ne t'inquiète pas, tu sais bien que je ne veux pas te perdre. Je t'aime trop pour te quitter Clara...
- Tu es l'époux parfait mon Maxence... Je t'aime.
- Je t'aime aussi ma Clara. Plus que tout...
 

Rassurée, ma belle Clara prit une douche. Loïc n'aurait pas besoin d'intervenir. Elle aimait son fiancé, et personne d'autre.
Elle en était certaine.