Quelques mois plus tard, à 19h, Clara était déjà en train de préparer le dîner lorsque Maxence rentra à la maison.
- Me voilà ma chérie ! Encore désolée pour le retard, mais je...
- Ça va pour cette fois, grommela la future maman en guise de réponse. Mais la prochaine fois je te préviens que...
- J'ai compris, j'ai compris... Sans doute les hormones qui te font devenir comme ça. Je me trompe ?
- J'en sais rien, mais sûrement.

A table, le couple discuta d'une question existentielle : le prénom de leur futur enfant.
- Bon, bon, bon, entama Clara. Il faudrait vraiment qu'on se décide sur le prénom de ce petit bout. Parce que là, mine de rien je suis à huit mois et demie, et il pourrait décider de se pointer d'une minute à l'autre...

- Humm... J'ai bien une idée mais je sais pas si ça va te plaire, et...
- Ça, tu le sauras que si tu me le dis, répondit la jeune femme en clignant de l'oeil.
- Soit, si tu y tiens tellement... Approche, je vais te le dire.
Clara se leva, et tendit son oreille contre la bouche de Maxence. Il lui chuchota le prénom. Elle souria en signe d'approbation.
C'était oui. Pour la vie.

Le lendemain, Clara se leva, de bonne heure. Elle sentait son ventre qui durcissait de plus en plus. Elle voulait que son enfant sorte, qu'il vienne au monde.
L'attente devenait de plus en plus insupportable. Les neuf mois arrivaient presque à leur terme.

Elle prit alors une bonne douche afin de se détendre.

Mais, à peine eût-elle le temps de se rhabiller que petit bébé se décida à sortir. Cela eut l'effet de provoquer des contractions peu supportables.

<imgclass="imagetexte" src="http://ekladata.com/MEnKPPlrftJ5sM8kG2wBz3uamHg.jpg" alt="Episode 6. " />

- Allez, ma vieille, souffle, prends sur toi... se répéta-t-elle intérieurement. Tu vas aller à l'hôpital avec ton chéri... Tout va bien se passer... Aie confiance.... Putain, qu'est-ce qu'il fait... qu'est-ce qu'il attend ? C'est sûr qu'il dort encore... c'est vraiment pas le moment ! Maxeeennnnceee !!!!!!

Ce cri eut l'effet de réveiller le jeune homme, qui paniqua immédiatement.
Affolé, il appela un taxi en balbutiant. Mais les cris environnants de Clara suffirent à faire comprendre à ses interlocuteurs que c'était urgent.

Un taxi arriva donc rapidement, et il conduisit la petite famille immédiatement à l'hôpital. Maxence tenait son grand amour dans la main, serrant toujours plus fort.

A l'entrée dans l'hôpital, Maxence regarda la ville pour la dernière fois sans enfant, pendant que la future maman entrait d'un pas décidé.
L'accouchement se passa bien. Il fut rapide, et Clara bénéficia promptement des effets de la péridurale.

Lorsque Clara sortit de la maternité, son enfant dans les bras, elle ne put s'empêcher de retenir une larme.
Combien de fois sa chère mère lui avait raconté ce doux moment, où elle la tenait pour la première fois.
Elle le décrivait comme le plus beau jour de sa vie, le jour où sa véritable vie commençait. Elle avait trouvé sa voie. Bien que le père de son enfant l'eût quitté quelques mois auparavant, ce n'était pas son affaire en ce moment précis.
Pour elle, il n'y avait que son poupon qui comptait; il n'y avait que Clara.

Ces douces pensées en tête, elle serra son enfant dans les bras. Elle le regardait les yeux dans les yeux, et ne le lâcha pas du regard.
C'était son enfant, son trésor, cette petite étincelle qui la comblait d'une joie immense.
Cétait sa vie.

Lorsque son père le mit pour la première fois dans son berceau tout neuf, il observa longuement les yeux perçants de son fils lui souriant.
Mais ce moment de bonheur fut bref. En effet, le petit bout, épuisé, s'endormit rapidement.

Pendant ce temps, Clara sortit les poubelles en chantant. C'était sans doute la première fois qu'elle accomplissait avec plaisir cette corvée.

Mais, le petit Maxime manifesta rapidement son besoin d'attention. Et c'était urgent.

Si urgent, que son père fila lui donner un biberon illico. Il hésitait encore sur la manière de tenir le biberon, mais cela passerait trop vite.

Il n'avait jamais imaginé à quel point le fait d'être parent était gratifiant. Lorsqu'il câlinait son fils, il ressentait quelque chose d'indescriptible. Il fallait le vivre pour le comprendre.

Après que son fils s'est endormi, le jeune papa alla rejoindre Clara à la cuisine, et lit un livre en attendant que le repas soit prêt.

- Chéri ? dit Clara en souriant de toutes ses belles dents.
- Oui ?
- Je t'aime.
Maxence souria, sans répondre. Mais il alla coller ses lèvres contre celles de la jeune femme, et ils s'embrassèrent passionnément. Ils avaient un enfant, ils s'aimaient plus que tout. Ils étaient heureux.

Bien que l'accouchement ait fortement fatigué la jeune maman, elle dut tout de même aller s'occuper de son bébé, qui refusait de s'endormir à toute épreuve.

Clara dut donc bercer son fils pendant plus de deux heures, avant qu'il ne daigne enfin rejoindre les bras de Morphée.

Elle put alors enfin rejoindre l'homme de sa vie dans le lit conjugal.
Cette nuit-là, elle ne pensa pas à Loïc. Depuis quelques temps, elle l'ignorait. C'était dans ses projets de le rencontrer, mais ce n'était pas prévu immédiatement.

Quatre heures du matin. Apparemment, le petit Maxime n'avait pas dit son dernier mot et il décida d'embêter ses parents en réclamant son biberon.

Du côté du couple en question, la question de qui allait y aller se posait.

Mais finalement, c'est Clara qui se dévoua. Elle alla chercher le petit coquin dans son lit.
- Alors mon choupinet ? Depuis quand on embête sa maman comme ça hein ? C'est pas des manières !
Le petit garçon souria, comme pour se moquer de sa maman.

- Oh bah dis donc, en plus tu te moques de moi ! Rigola-t-elle en nourrissant son fils, apparemment plus que ravi. Aaah mon coeur, je t'adore comme ça, change pas va.

Fin de l'épisode 6.