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Episode 14.
Maxime s'était rapidement endormi. Il rêvait d'aventures, de chevaliers, de conquêtes... et de princesses. Les rêves l'emportaient dans une autre dimension, loin de tout ce qui se passait chez lui; il l'ignorait.
Maxence était serein. Il paraissait plus heureux qu'anxieux à propos de la grossesse de Clara. Il dormit, et même les cris d'Aurélien ne le réveillèrent pas.
Mais ce n'était pas le cas de Clara. C'est à peine si, en une nuit, elle parvint à trouver le sommeil. La question de sa grossesse continuait à tourner dans sa tête. Seul les câlins qu'elle donnait à son fils lui donnaient le sourire. Son sourire, sa peau douce, et même ses pleurs. Ils l'aidaient à surmonter cette épreuve.
- Là mon grand... Doucement...
L'enfant buvait tranquillement son biberon. Il souriait, riait. Il était l'ange que sa mère avait toujours voulu qu'on lui offre; il aurait bientôt un petit frère ou une petite soeur.
Clara réfléchit. Elle était adulte, et se devait d'être responsable. Elle avait fait une bêtise; elle devait l'assumer. L'enfant qui reposait en son ventre n'avait rien demandé. Il méritait d'être aimé comme ses frères.
Le lendemain matin, sept heures. Clara, qui avait enfin réussi à s'endormir, restait couchée dans le lit conjugal. Pendant ce temps, le père et le fils se retrouvaient tous deux à table pour le petit-déjeuner.
- Papa ? Pourquoi Maman elle a pleuré cette nuit ?
L'enfant disait vrai. Sa mère avait pleuré, en même temps qu'Aurélien. Les causes étaient certes différentes; mais le geste était le même. Maxence ne répondit rien. Il se contenta de répliquer un sourire gêné. Maxime fit preuve de maturité et se tut. Le klaxon du bus retentit de l'extérieur, et il fila après avoir embrassé son paternel.
Enfin debout, Clara se rendit au supermarché de la ville, son fils dans les bras.
Affamée, elle y dégusta une pastèque achetée sur le moment.
De retour à la maison, elle se munit de sa guitare et d'un médiator, et commença à jouer. Elle tenta d'interpréter une chanson d'amour, à la fois triste et joyeuse. Elle se retint de verser une larme. Mais elle ne le devait pas. Elle se devait de rester forte. Pour ses fils. Pour son enfant. Pour son fiancé. Et pour elle.
Lorsqu'il rentra, Maxence l'aborda immédiatement. Il se devait de se tenir informé des moindres faits et gestes de sa chère et tendre.
Cela avait le don d'importuner cette dernière. Enceinte ou non, elle voulait sa liberté et elle ne se gênait pas pour le faire savoir.
- Bon écoute Maxence... Tu sais très bien que je déteste ta façon de vouloir toujours tout savoir. Alors, pour ta gouverne, non, je ne t'ai pas trompé. Je suis allée faire des courses, j'ai bercé Aurélien le temps qu'il s'endorme, j'ai joué de la guitare, et tu es arrivée. Si ça te suffit pas encore comme explication...
- Clara ma puce... Calme-toi. Je te jure, je voulais pas que tu le prennes comme ça. Je t'aime et je veux simplement savoir si tout se passe bien et...
- (l'interrompant) Je comprends, mais je ne suis plus un bébé. Tu fais ça pour Maxime, là, aucun souci, et je t'encourage à le faire même. Mais franchement là... On dirait presque que tu crois que je te trompe...
- Et toi, à force de dire tout le temps cette phrase, on dirait presque que tu me trompes vraiment, tiens ! Qui me dit que tu es fidèle ?
- Donc tu me fais pas confiance ? C'est ça que je dois retenir ?
- Tu mélanges tout Clara...
- D'accord, d'accord, on va dire que je mélange tout... On va faire comme ça... Comme si il s'était rien passé... Comme si cette discussion n'avait pas existé... On va faire comme ça ? C'est ce que tu veux ?
- Oui. Tu es enceinte, et on a déjà un autre enfant en bas âge. Donc oui, je souhaite qu'on oublie cette discussion.
Clara sourit. Elle se sentit presque heureuse.
- D'accord.
- Je t'aime Maxence. On n'est pas le couple parfait qui ne se dispute jamais mais... je t'aime quand même.
- Je t'aime aussi, Clara. Je tiens à toi comme tout...
- Et dire que tu portes notre enfant... Notre troisième enfant, le fruit de notre chair... Il n'était pas désiré, mais je l'aimerai comme Maxime et Aurélien. Pourquoi ce serait autrement ?
- Pour rien, mon amour, pour rien. Ce bébé est notre enfant. Et je l'aime.
Pendant ce temps, Maxime, en parfait élève studieux, travaillait.
Il n'avait jamais autant planché sur des exercices tels que le présent de l'indicatif, ou bien quelques calculs mentaux. Mais ses résultats étaient loin d'être mauvais. Au contraire, le jeune homme s'avérait être un excellent élève.
Il alla même jusqu'à se vanter de ses résultats à son père.
- Hé, Papa, tu devineras jamais la note que j'ai eu en sciences !
- Hmm... Je sais pas... Un petit 15 sur 20 peut-être ?
- Même pas ! Plus ! J'ai eu 18 !
- Han, bravo mon Maxou ! Tu vois que ça paie quand on travaille hein !
- Oui ! (réfléchissant) Dis, Papa... Tu crois que je pourrais bientôt avoir un échiquier pour m'entrainer ? Ma maîtresse m'a dit que c'était bien de jouer à ce jeu.
- Oh... peut-être pas tout de suite, tu sais que ta mère est enceinte et qu'on doit garder un maximum d'argent pour s'occuper du bébé, mais... à l'avenir pourquoi pas effectivement !
- (tout content) Oui je comprends pour le bébé t'inquiète ! Merci mon papounet chéri d'amour !
- [...] Et donc notre fils est un petit génie !
- Ça, j'en doutais pas ! Tu es mon fils c'est pour ça !
- Et bah, Maman, tu te lances des fleurs hein !! Mais merci merci ! J'espère que mon nouveau petit fère sera comme ça, lui aussi. Et pareil pour Aurélien...
- Oh bah qui te dit que ça sera un garçon ? Peut-être une petite fille !
- Bof... moi je préfèrerais un garçon. Les filles, ça parle tout le temps.
- Roh bah dis donc t'exagères toi ! Tu trouves que je parle tellement que ça ?
- Oh bah oui un peu quand même ! T'as la bavardattitude toi ma chérie !
Le reste du dîner se déroula dans la joie et la bonne humeur, comme il avait commencé.
Le lendemain matin, notre bavarde préférée alla lever son fils pour le câliner, comme toujours.
Son ventre commençait à grossir; l'accouchement n'était plus loin désormais.
Elle profita donc de son congé maternité pour prendre un bain dans la nouvelle baignoire achetée récemment.
En ce samedi, Maxence ne travaillait pas et en profita pour s'occuper de son deuxième fils.
Puis, il profita du beau temps pour s'amuser au ballon dehors avec Maxime.
- Allez mon grand ! Super !
- Hé ! Tu lances trop bien Papa ! Même pas besoin de bouger avec toi !
- Te repose pas sur tes lauriers pour autant fiston. Progresse encore un peu, et si tu veux à ton anniversaire je t'emmène au parc faire un foot.
Ne pouvant retenir ses émotions, le futur footballeur manqua de peu de rater le ballon.
- Han, c'est vrai, tu ferais ça ? T'es trop cool Papa !
- Peut-être mais je te rappelle qu'il faut d'abord que tu progresses !
Pendant que les hommes s'amusaient dehors, Clara faisait la lessive, tel une mère de foyer parfaite.
Puis, alors que Maxence était parti à un concours de lecture à la librairie, elle resta dans la chambre d'Aurélien avec Maxime.
- Maman, regarde ce que je fais avec mes cubes !
- Ah ! Tu construis mon coeur ?
- Oui ! Bon là c'est que le début, mais tu vas voir à quoi va ressembler ma maison à la fin.
- (souriant) J'ai hâte de voir ça alors.
- (l'enlaçant) T'es vraiment super ma Maman chérie d'amour.
- Merci mon coeur. Toi aussi je suis vraiment heureuse de t'avoir comme fils. Je t'aime mon chéri...
- Ça fait trop bizarre de se dire que le bébé il tient là-dedans. Il doit vraiment être tout petit.
- (souriant) Oui c'est un petit ange... Mais toi aussi tu étais comme ça quand tu étais bébé !
- (choqué) Quoi ? Mais je pouvais pas être aussi petit ? C'est pas possible !
- (rigolant) Pourtant je t'assure que si !
Le soir venu, tout le monde se coucha dans leur lit respectif. Le couple...
Et le petit Maxime, rêvant de son futur petit frère ou petite soeur.
Mais dans la nuit, alors qu'un appel téléphonique retentit à l'extrémité de la maison, Clara dut se lever. Elle fut prise de contractions au moment où elle allait décrocher.
Maxence, père expérimenté désormais, se précipita pour amener sa fiancée à la maternité. Il paniqua à peine.
Alors que le couple était en chemin pour l'hôpital, le baby-sitter du petit Aurélien arriva et s'occupa de l'enfant avec tendresse et délicatesse.
Clara et Maxence rejoignirent la maternité à deux heures du matin. Maxence prit la main de sa fiancée; et ensemble ils commencèrent la douloureuse épreuve de l'accouchement.
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Commentaires
Un pitit bébé ! Je dis moi aussi une fille. ^^
Jolie pitite famille ! Un peu tendu le couple mais ils s'aiment, c'est ce qui est cool. ^^
Goby: uhuh ^^ On verra bien si ce sera une fille ou un garçon, pas plus tard que demain ^^ Merci pour ton commentaire.
Azie: j'aimerais beaucoup une fille aussi, mais tu verras bien demain !! Oui le couple paraît tendu mais le principal c'est qu'ils s'aiment et c'est le cas donc il n'y a pas à se plaindre. Merci pour ton commentaire.
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Je veux connaître le sexe du bébé ! Je parie que c'est une fille car qui dit pastèque dit fille.
J'ai hâte de lire la suite !